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Cristina Mameli est une réalisatrice sensible : le talent noble, modeste, une travailleuse folle.  A l’occasion de son nouveau court-métrage « Essence », (devinez qui joue dedans?) , j’ai eu envie de vous dévoiler les coulisses de ce tournage. Ca me semblait cool de vous en dire plus sur comment on réalise une vidéo « dans les règles de l’art ». Une collaboration forte en émotions… Et en challenge. Il y aura les mots de Cristina et mes souvenirs alternées dans cet article. J’espère que cet article vous inspirera à créer vous aussi vos projets, à vous lancer de la meilleure des façons possibles! Vous verrez que rien est impossible ! 

Avant tout chose, « Essence »

Avant de lire cet article, je vous laisse découvrir le court-métrage de Cristina. 

Cristina, recherche le vrai

Depuis le tournage de « You are a Memory », je le sais : avec Cristina, tu ne triches pas. Extrêmement sensible à la danse, Etre sur un plateau de tournage avec Cristina, c’est magique. Tu ne fais pas que danser, tu interprètes. Elle sait t’emmener là où elle veut. Elle sait comment te diriger pour faire sortir l’émotion avec sincérité et précision… Si tu dois courir pour être plus dedans, même en fin de journée, tu le feras, et elle saura te montrer que c’est essentiel.  

Photo du tournage « You are a Memory »par Cristina Mameli (oui, elle est douée aussi en photo).

Si jamais tu n’as pas vu notre première collaboration, par ici. 

L’idée

Retour en fin 2018.

Pour son prochain tournage, Cristina veut que nous collaborions une nouvelle fois. Je suis ravie : je sais qu’on va aller creuser loin… Et creuser est bien le bon mot! 

Nous nous retrouvons, autour d’un thé.

Ok, peut être que ce n’était pas un thé… Plutôt un Monaco, mais l’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération 😉 Donc disons un thé. 

C.M : « J’étais danse une période un peu particulière, je me remettais pas mal en question en tant que « réalisatrice ». Je savais que je n’allais plus être accompagnée par les mêmes personnes à l’image, et je ne savais pas si j’allais réussir à me faire comprendre artistiquement parlant et à embarquer de nouvelles personnes dans mon univers un peu particulier. Alors quoi de mieux que de te convaincre à me suivre dans cette folle aventure, en essayant de mettre à l’image ce que nous n’avons jamais fait ! ( et bien sur autour d’un thé, pour avoir encore plus de folles idées).  » 

Elle me parle alors de ce qu’elle veut développer. 

Tanapol Kaewpring – Entrapment (2010)

C.M :  » Le but c’est de montrer que notre angoisse et nos peurs sont les seules raisons de notre enfermement, nous nous figeons à cause de cela !  Nous n’osons pas faire ce que nous aimons (concrétiser des projets, aller dans l’inconnu et/ou sortir de sa zone de confort). Nous pensons souvent que ce sont les autres personnes qui nous empêchent de faire ce que l’on souhaite, alors qu’en réalité, nous devenons notre pire ennemi dans ce genre de situation (en s’autocritiquant, en se rabaissant et en se disant que dans tous les cas, nous serons pas en mesure d’y arriver). « 

Forcément, je suis emballée! Surtout que…

Je vais danser dans la terre, au milieu d’un salon ! 

Oui, oui. 

C.M : Je ne dévie pas à la règle avec Essence, je ne sais pas faire des projets simples… J’avais envie de construire un vrai décor. C’est un beau challenge à relever. En terme de création , mais aussi de budget car il s’agit encore une fois d’un court métrage auto-produit.  Soyons honnêtes je n’ai pas fait petit, et ou simple… Grâce à ma famille, j’ai crée la base d’une jardinière, un carré de 1m80 par 1m80 en plein milieu de salon de l’appartement de mes parents ! Nous avions je ne sais plus combien de kilos de terre, de vases de fleurs …

C’est comme ça avec Cristina, elle se donne le moyen de réaliser ses idées. 

Du pitch… à la danse.

Voici le Pitch (résumé):

Une jeune femme se retrouve prisonnière d’un piège, qui en est l’auteur ? Pourquoi subit elle cela ? Elle doit répondre à de multiples questions afin de pouvoir s’en libérer. 

Cristina veut que ma danse évolue par étape dans la terre :  paisible d’abord, jusqu’à une prise de conscience et une montée d’angoisse. Le challenge, en plus de faire sortir les émotions… C’est de faire tout ça dans la terre! Pas de répétitions dans la  » jardinière  » avant.  Je ne sais pas quelle place j’aurai à l’intérieur, la stabilité ou non dedans…

Pour le travail de la chorégraphie, je décide de partir des sensations, ou « états de corps », plutôt que de créer des steps de A à Z .

Je commence donc par des sessions d’improvisation que je filme. Quand quelque chose me plait, j’envoie à Cristina afin qu’elle me guide et me dise si je pars dans la bonne direction. Après quelques vidéos, les choix d’énergie dans ma danse, et de quelques mouvements phares sont faits. Le tournage va être intense ! 

Avant de tourner…

Il y a vraiment une jardinière au milieu du salon de ses parents! Sa famille et elle construisent cette merveille depuis la veille au soir!
Quand on arrive avec l’équipe image parad film , c’est le moment de mettre la terre dans la jardinière. 4 à 5 gros sacs de terres à répartir, puis il faut ensuite poser les fleurs invendus que Cristina a récupéré chez un fleuriste. Il y a un gros taf. Viendra ensuite l’installation des lumières , ma prépa, pour ensuite commencer le tournage! 

 

 

Le tournage

Pour me mettre dans la bonne émotion, Cristina me demande de choisir une musique. Je m’arrête sur un morceau avec une grosse signification à ce moment là dans ma vie perso.

Puis Cristina me guide : je lui fais confiance à 200 % . Elle sait m’emmener dans l’émotion avec bienveillance, même pour des émotions dures.

Cristina Mameli et son équipe Image Parad Film, tournage « Essence ».
Photo: Adrian Sanz

C’est pour ça que je trouve qu’elle est douée. Elle sait diriger son plateau, elle sait être ferme tout en respectant l’autre : une vraie inspiration. Nous passons une bonne heure pour cette dernière scène . Il est déjà 14h . Après le break repas, on passe aux séquences les plus difficiles… Les scènes dans la terre.

Presque enterrée

Quand on regarde un film, une scène, dure quelques secondes, à quelques minutes… Mais en vrai: pendant le tournage, on peut y passer plusieurs heures!

Pour les plans du début, je reste immobile dans la terre. Vous voyez 30 secondes? Je suis restée 45 mn ainsi. Ok, c’est moins froid que la neige, mais la terre garde l’humidité, et ne pas bouger en dessous de ça, alors que les autres sont en train de s’activer autour de toi:  la sensation est bien étrange. Haha.

Cristina et l’équipe pendant cette fameuse scène… Photo Adrian Sanz

 vs Moi, pendant 45 minutes, semi-enterrée, devant rester paisible dans mon visage. Haha. Photo: Adrian Sanz

Bilan: la terre, c’est lourd!. Je suis contente lorsqu’on déroule ensuite le plan de travail. Place à l’installation de la prochaine scène… La danse!

Jusqu’à ce que je me lève: tout va bien. Puis, nous passons aux scènes de danse. Là, ça devient coton. Il faut que je sois: dans l’émotion, que le mouvement soit sincère, sans que je tombe trop dans la terre.

La respiration devient plus forte. J’ai de la terre partout. Même dans le nez. On refait les scènes plusieurs fois. Je dois gérer entre le terrain, les gestes qui plaisent à Cristina pour les raccords, et l’émotion. C’est TRES intense!

Photo: Adrian Sanz

Cristina Mameli, supervisant le tournage. Photo Adrian Sanz

En plein tournage… Photo Adrian Sanz

On sent que ca commence à tirer pour moi. Photo: Adrian Sanz

 

Fin du tournage

Après une journée à fond, nous sommes tous lessivés. Le set est en bazar. Le nettoyage va durer deux jours! On prend quand même la pause pour se souvenir de ça!

Le duo image de Parad Film, Adrian Sanz, Cristina Mameli et moi (oui, mes cheveux étaient roses). Le set a vécu! 

Le résultat : un court-métrage léché

 De la réalisation à la post-production, Cristina a su retranscrire son idée de départ, avec un vrai travail de narration, d’images, et d’émotions. Elle sait créer, partager ses idées, et les concrétiser. C’est comme ça que ce genre de projet, te nourrit et te fait grandir en tant qu’artiste.

Je ne peux qu’être fière d’avoir participer à ce court-métrage. Alors…

Merci Cristina de ta confiance et merci de m’embarquer dans tes projets remplie de sens et de sincérité!

Je vous laisse sur les mots qu’il l’a inspiré, tirés du livre « les quatre accords toltèques » , je vous remets la vidéo ensuite, et surtout hésitez pas à la partager à foison surtout <3

Bisous Biche et a très vite.

Hilda.

 « C’est pour cela que les humains résistent à la vie (…) Ce n’est pas la mort, mais le risque d’être vivant et d’exprimer qui l’on est vraiment qui suscite la peur la plus importante. Etre simplement soi-même, voilà ce que l’on redoute le plus. Nous avons appris à vivre en nous efforçant de satisfaire les besoins d’autrui, à vivre en fonction du point de vue des autres, de peur de ne pas être accepté et de ne pas être assez bien à leurs yeux. « 
« Être dans l’action, c’est vivre pleinement. (…) L’inaction, c’est rester assis devant la télévision chaque jour pendant des années, parce que vous avez peur d’être vivant et de prendre le risque d’exprimer qui vous êtes. C’est passer à l’action que d’exprimer qui vous êtes. Vous pouvez avoir beaucoup de grandes idées dans votre tête, mais ce qui fait la différence, c’est le passage à l’acte. »
 
 
Pour retrouver le travail de Cristina Mameli: