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La première fois que j’ai rencontré Edouard Hue, on était dans les couloirs d’une auberge de Jeunesse avec d’autres danseurs la veille  d’une audition. Ayant pas mal de connaissances en commun, et le feeling passant super bien, on s’est rajouté sur Facebook, à l’époque où c’était cool, Facebook. J’ai donc suivi ses aventures de chorégraphe avec attention derrière mon écran. Le premier truc qui me frappe, vous me direz si vous pensez la même chose, c ‘est l’énergie qui se dégage d’une simple photo ou des extraits vidéo partagés de ses pièces. Danseur, et chorégraphe de la beaverDam Company, j’ai très vite voulu l’interviewer pour vous. Il était super Opé. Et puis un an s’est passé.

Début 2020, before Covid.

Sa compagnie passait sur une scène partagée, présentant des pièces de danse en cours de créa- à Paris. Accompagnée d’une copine, on est allés voir cette soirée: et l’énergie s’est confirmée. Il a une patte chorégraphique forte, de la poésie et de la fraicheur qui se dégagent de sa danse. Ça fait du bien.

En bord plateau, Il répond spontanément et simplement au public qui pose des questions (le but de la rée-soi). Ca fait du bien. Again.  A la sortie, on se rappelle, enfin il me rappelle, que ça fait un an qu’on doit se parler et échanger pour Hilda. Oups! My bad! Le temps passe si vite… Aujourd’hui, je suis heureuse de rectifier ça. L’interview ayant été faite avant Covid, on a une question bonus, post Covid, à la fin. Enjoy, et belle découverte.

1 . Bonjour, tout d’abord qui es-tu ?

Je m’appelle Edouard Hue et je suis chorégraphe de la franco-suisse Beaver Dam Company.

  1. C’est quoi la danse pour toi ?

Le moyen d’expression qui me convient le mieux.

Credit: Grégory Batardon

  1. Pourquoi et Comment as-tu commencé la danse ?

Je faisais du basket. Ce sport est proche de la culture hip-hop et assez facilement, j’ai pu découvrir des shows de break dance via les débuts de youtube. Je m’y suis intéressé, car je trouvais une grande liberté dans l’expression du corps et c’était une sorte de prouesse inatteignable que j’avais envie d’expérimenter. J’ai donc finalement commencé la danse hip-hop au Conservatoire d’Annecy. Le CRR avait plusieurs types de danse dans ces murs et j’ai voulu tester d’autres courant qui semblaient plus cohérent avec ce que j’étais. Notamment la danse contemporaine.

  1. Selon toi, quel est le plus gros challenge en tant que danseur/se ?

Être constant.

  1. Tu es chorégraphe et directeur artistique de la BeaverDam company. Comment définirais-tu ton univers ?

Mon travail est focalisé sur un engagement du corps et la recherche de sensations, d’émotions tout en plongeant les danseur.euse.s dans des univers spécifiques régis par des règles (comme le changement de densité d’air par exemple).

  1. Ton plus gros challenge (interprète et/ou chorégraphe) ?

Équilibrer vie professionnelle et privée, pour les deux métiers.

  1. Quelles sont tes inspirations et comment crées-tu ?

Je travaille avant tout sur la physiqualité du corps autour d’une problématique donnée. C’est important pour moi d’avoir une raison pour danser même si elle peut parfois paraître abstraite. La problématique de mes pièces est le moteur pour créer et elle vient majoritairement de ma vie de tous les jours ou de la société dans laquelle je vis. En soit, je pars d’un élément concret pour ensuite le rendre abstrait sur scène. Pour que mes pièces aient du sens tout en permettant une ouverture sur le sujet abordé.

  1. Un souvenir fort à nous partager ? ( sur scène, en studio ou autre… )

Là tout de suite, je dirais en tant que spectateur : la pièce d’Akram Khan « Outwitting the devil ». J’ai pris une gifle. Ça m’a bien conforté dans l’idée que la danse contemporaine avait encore bien des choses à proposer et que sa révolution de l’utilisation du corps de ces dernières années n’est qu’à ses débuts.

 

  1. Quel conseil donnerais-tu à un danseur ou une danseuse pour évoluer dans le milieu pro ?

En fait j’en aurais deux : préserver son moral et garder le training.

  1. Quel est le meilleur conseil qu’on t’ait donné ?

Prendre son temps. Quand on monte vite, la descente l’est aussi.

  1. Un conseil aux chorégraphes qui se lancent ? (totalement orientée comme question, j’assume ! haha)

Prendre son temps. Quand on monte vite, la descente l’est aussi.

  1. Tes prochains projets, tes envies, tes rêves?

Continuer à développer les projets de la compagnie et garder une structure seine, tout en la faisant évoluer petit à petit. Je viens de terminer la pièce « Molten » et je vais commencer « Yumé » dans 2 mois pour une audience jeune public et familiale. Je me réjouis.

Question bonus

Le confinement vient de se terminer. On reprend comme on peut nos activités… 

Comment vois-tu les choses pour notre métier maintenant et quels impacts cette période a eu ou va avoir sur tes projets? 

 
J’avoue ne pas savoir quoi répondre…. Pour le moment la compagnie s’en sort bien avec beaucoup de reports et donc un espoir de travailler prochainement. Estimer les conséquences est trop compliqué car une multitude de facteurs entrent en jeu. En tout cas notre équipe prévoit des complications au moins jusqu’à décembre 2021. 
Les mesures gouvernementales permettent de survivre pour le moment mais si la situation dure, que se passera-t-il ? Au vu de la baisse de l’épidémie je suis aujourd’hui plutôt optimiste pour reprendre graduellement jusqu’à un retour à la normale. Mais comme on le sait, rien n’est joué si une deuxième vague arrive. 
Dans un premier temps, même si ce n’est pas facile, il me semble important d’essayer de s’adapter aux contraintes même si parfois elles peuvent paraitre insurmontables. La situation est tellement particulière qu’il me semble nécessaire d’essayer de trouver des solutions. Tout le monde semble vouloir faire au mieux, alors croyons y tous ensembles.

Pour retrouver Edouard Hue et la compagnie Beaver Dam: 

Le site de la compagnie  –  La chaine Youtube – Facebook  – Instagram

J’espère que cette interview vous aura plu, hésitez pas à laisser un commentaire en bas de cette page, et de partager sur les réseaux 😉 Ça donne de la force!

Bisous Biche, 

Hilda