Julien Ramade est pour moi ce que chaque danseur souhaiterait être: talentueux, intègre, fidèle à lui-même, généreux. Nous avons partagé un appart’, la scène, beaucoup de rire, des auditions douteuses, des discussions sérieuses aussi… Il est curieux, a une connaissance de la scène que j’admire , et ses conseils m’ont été précieux à des moments clés de répétitions #lâchetescheveux . Aujourd’hui, je suis très heureuse de vous partager cet interview avant les rdv parisiens et Hilda qu’il donnera de lundi 21 au mercredi 23 octobre. Un teaser qui va vous donner envie de le retrouver en studio pour les vrais choses: le partage et la danse.
1 . Bonjour! Alors tout d’abord qui es-tu ?
Bonjour je m’appelle Julien, j’ai 30 ans et, bien que sudiste dans l’âme, j’habite à Paris depuis 5 ans maintenant.
2. C’est quoi la danse pour toi ?
Sans hésiter: le plus beau moyen d’exprimer quelque chose qui te dépasse, un sentiment plus fort, plus gros toi.
Danser, au sens propre du terme, relève d’un effort physique, mais à partir du moment où l’on y ajoute un sentiment, une émotion, il est impossible de savoir à l’avance ce qui va en découler.
3. Pourquoi et Comment as -tu commencé la danse ?
Je voulais faire du basket dans le club de ma petite ville d’Albi, j’ai raté les premiers jours d’inscription et on m’a dit que c’était complet pour cette saison!
Un peu abattu, je suis allé retrouver ma meilleure amie à son cours de danse le lendemain… Et BOOM ! Le destin a vraiment bien fait les choses.
4. Selon toi, quel est le plus gros challenge en tant que danseur/se ?
En général je dirais que le plus gros challenge pour un/e danseur/se est de toujours se mettre à l’épreuve, se renouveler en permanence, accepter l’idée que l’apprentissage n’est jamais fini et qu’il y aura toujours de nouvelles étapes à franchir.
5. Quel a été ton plus gros challenge ?
Difficile de choisir, mais je vais dire la pièce « Sideways rain » de Guilherme Botelho (Alias). C’est une pièce très très physique, avec de nombreux détails et de nombreuses règles à respecter, sur scène comme backstage, pour en faire ressortir toute la virtuosité. Je savais à l’époque comment je commençais la pièce, et n’avais jamais aucune idée de comment j’allais la terminer. C’était un énorme challenge physique et mental à chaque fois. J’ai dansé cette pièce en 2010 et 2011 et elle tourne encore aujourd’hui, alors si vous avez l’occasion de la voir quelque part il faut pas la louper.
6. Comment définirais-tu ton univers ?
Beaucoup d’énergie, un peu de rage, un brin loufoque… Le tout accompagné d’un peu de poésie (je l’espère).
7. Il me semble que tu as assisté Olivier Dubois pour remonter une pièce au Ballet Junior de Genève… Qu’est ce que tu aimes lorsque tu transmets ? Comment travailles-tu ?
Oui j’ai eu la chance d’assister Olivier Dubois et Cyril Accorsi à deux reprises pour remonter la pièce « Elègie » au Ballet Junior de Genève. Une super expérience.
J’adore cette place d’intermédiaire entre le chorégraphe et les danseurs, il faut être à l’écoute, avoir les bons mots, pouvoir trouver très vite les solutions aux problèmes que peuvent rencontrer les danseurs ainsi que les réponses aux questions du chorégraphe.
J’aime être cette personne qui fait le lien, qui fait tampon même parfois, et qui emmène sa pierre à l’édifice dans le travail d’un autre.
Dans le cadre de remontages comme ça, j’ai énormément de notes sur la pièce, de schémas (que moi seul comprend), et bien sur des vidéos. Sinon je travaille en général de manière ludique, j’adore me reposer sur des images, des sensations très concrètes pour emmener le danseur là où je veux.
8. Tu as une personnalité bien définie quand tu danses. Comments as-tu travaillé « ta patte » ?
Haha, je ne sais pas si j’ai « une patte » mais j’ai pas mal d’énergie, et quelques tics dans « ma danse » le tout avec mon grand corps tout maigre … C’est peut être ça « ma patte » 😉
9. Quel conseil donnerais-tu à un danseur ou une danseuse pour « danser » à sa façon ?
Je dirais faire confiance à son côté viscéral, l’écouter et se laisser porter par lui.
10 Quel est le meilleur conseil qu’on t’ait donné ?
C’est très dur comme question. Des conseils, on en reçoit tout le temps,.. Mais d’oublier « la danse » je dirais. D’oublier la danse et se laisser porter par le fond… Ça peut donner des choses incroyables, et surtout provoquer des instants magiques.
11. Quels sont tes prochains projets, tes envies, tes rêves?
Je suis sur la prochaine création de Marion Motin, on rentre réellement en résidence début Février 2020 et je suis hyper excité à l’idée de rentrer dans le vif du sujet.
J’ai très envie de créer aussi, sans pression, mais j’ai vraiment envie de me challenger là dessus.
Et puis assister, ça c’est vraiment ce que je veux développer pour moi plus tard. Assistant du chorégraphe, c’est mon rêve de reconversion.
Dans l’immédiat j’ai très très envie de continuer d’aller sur scène avec des projets qui me touchent, des projets sensibles, avec des équipes démentes et des chorégraphes qui ont des choses à dire. Je pense notamment à la nouvelle génération qui doit faire entendre parler d’elle tellement il y a du renouveau et du talent.
Le futur pour moi c’est vraiment des gens comme Marion Motin (je ne le répéterais jamais assez), Adrien Ouaki, Angel Martinez Hernandez, Vito Giotta… Faites des pièces please et engagez moi haha.
Retrouvez Julien , sur son Instagram ici, et surtout en studio lundi 🙂
Bisous Biche.