Sebastian Cuiza Galan est le reflet de notre génération d’artistes. Il est un artiste aux multiples talents. Danseur, acrobate et compositeur, c’est le prochain intervenant des rendez-vous parisiens et Hilda du mois de novembre. Avant de le découvrir en studio du 18 au 20 novembre à Micadanses de 11h à 13h, lire son interview, vous donnera, je pense , un aperçu de l’implication qu’il donne à son art, et la richesse de son univers. Je vous laisse découvrir ses mots rempli de sincérité et d’engagement, qui vont vous convaincre de le rejoindre en studio.
Tout d’abord qui es-tu ?
Bonjour! Je m’appelle Sebastian, je suis né d’un père bolivien et d’une mère basque espagnol, et j’ai grandi à Paris. Aujourd’hui danseur/acrobate et compositeur (aka SIWAR), j’essaie de vivre de ces passions.
C’est quoi la danse pour toi ?
Elle est un moyen de transmettre une idée, un sentiment, une histoire… un catalyseur d’émotions.
Par ailleurs, je pense qu’elle est aussi un moyen de se sentir connecté aux autres et à soi-même. Tant dans la vie, qu’en studio, tant sur la scène, que sur les gradins. C’est beau de voir que le Théâtre est un des rares lieux où l’on accepte (pour la plupart) de laisser notre portable au fond du sac pour partager une expérience commune.
3. Quel est ton parcours ?
A l’âge de 8 ans, j’ai simultanément commencé un cursus de piano au conservatoire et à me sensibiliser aux danses de ma culture bolivienne. Cette voix m’a mené par un curieux hasard à croiser le chemin de la Capoeira puis de l’acrobatie. J’ai persévéré dans ces pratiques jusqu’à l’obtention de mon Bac, suite auquel j’ai intégré la Sorbonne en musicologie et une école de danse parisienne dans laquelle j’ai pu découvrir un panel de styles et de techniques de danses assez large.
Après une année de formation, la découverte de chorégraphes telles que Sidi Larbi Cherkaoui, Wim Vandekeybus ou plus tard Hofesh Shechter, m’a motivé à poursuivre mon enseignement auprès des membres de leur compagnie à l’étranger.
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4. Tu es danseur, acrobate et compositeur… Comment ces multiples talents se traduisent dans ton quotidien ?
C’est difficile d’être tout ça à la fois ! Ces 3 pratiques revêtent la même importance et quand une opportunité se présente avec l’une d’elles, c’est toujours frustrant de laisser les autres au second plan quand l’idéal serait de les faire évoluer simultanément. C’est donc rarement une routine, ça se traduit par des choix en permanence et c’est épuisant de switcher tout le temps. Une expérience comme La légende du Roi Arthur a été un réel soulagement sur ce plan car j’ai été engagé sous les 3 casquettes.
5. Quelles sont tes sources d’inspiration ? Comment travailles-tu ?
Souvent, je m’accroche à des sources qui ont de près ou de loin une certaine place dans ma vie. Cela va des origines aux expériences vécus, en passant par ces détails dont la vie nous rend témoin, ces lectures qui laissent une empreinte, ou ce film qu’on se fait en croisant un regard…
En tant que compositeur, je dois répondre aux exigences (texte enregistré, les bruitages, la vitesse, l’ambiance…) des chorégraphes ou réalisateurs qui m’engagent. Cela provoque des idées que je n’aurais peut-être pas eu seul. Dans ce sens, j’ai la chance d’avoir participer à des projets qui m’ont beaucoup nourri !
D’autre part, quand je fais mes propres compositions je commence souvent par les siffler, les marmonner ou battre le rythme sur ma cuisse. J’explore par la suite diverses sonorités qui puissent correspondre à ces idées, leurs donner du relief. Je reviens plus tard vers ces embryons, les redécouvres et les développe en fonction de ce qu’elles m’ont évoqué à la réécoute.
Concernant la danse, j’ai différentes façons de travailler qui se réactualisent constamment en fonction des stages et des cours que je prends, tout comme des contrats qui surviennent. J’accorde une attention particulière à mon état de corps. Comment je peux continuer de travailler efficacement dans des périodes d’épuisement ou quand le temps vient à manquer par exemple.
6. Selon toi, comment la musique t’aide dans ta danse, et vice versa ?
J’aimerais te répondre que c’est assez intuitif… Je pense que c’est en entremêlant le langage de ces deux disciplines qu’elles s’entraident, se comprennent et font comprendre. D’après Hans Zimmer, une B.O peut parfois révéler le passé d’un personnage sans que celui-ci ne soit évoqué dans le film. De la même manière, la musique est parfois porteuse d’un message ou d’une ambiance que la danse ne peut communiquer ou à laquelle elle va simplement se greffer, et vice versa. Ainsi musique et danse se donnent la réplique ou se traduisent mutuellement. En adoptant cette réflexion, le corps est un instrument de plus dans la partition musicale et le son un mouvement de plus dans la chorégraphie.
Cette vision m’aide et me guide considérablement dans mon processus de création, d’apprentissage et d’enseignement.
7. Le plus gros challenge pour toi jusqu’à présent ?
En 2013, j’ai eu l’opportunité de chorégraphier un spectacle mêlant folklore bolivien et danse contemporaine, commandé par l’UNESCO dans le cadre de l’année international du quinoa. J’étais jeune et mes 10 danseurs étaient bien plus expérimentés que moi. J’ai dû me faire violence pour assumer cette posture de chorégraphe, tant dans la gestion du projet que dans sa création. Cette période m’a considérablement changé, j’ai beaucoup appris de mon équipe et de mes erreurs.
8. Le conseil que tu n’oublieras jamais ?
Il y en a beaucoup… Mais celui qui m’aura le plus servi est :
« Quitte la France et va voir ailleurs ce qui se fait en danse ».
9. Le conseil que tu aurais aimé qu’on te donne ?
Je n’en ai pas la moindre idée, du coup je l’attends toujours !
10. Quelles sont tes prochaines actualités ?
Pour le prochain mois, je fais comme la plupart de mes collègues: je travaille officiellement (danse) en maintenant un travail officieux (dans mon cas la musique), tout en cherchant du travail pour le mois prochain !
Plus sérieusement, je vais développer mon activité de stages en danse et en acrobatie et ça commence avec les RDV Parisiens dès demain !
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