Se réaliser en 2021 alors, que depuis un an, danser professionnellement est devenu aussi facile que d’envoyer quelqu’un sur Mars ? Ok, je vous l’accorde : ce n’est pas forcément évident de suite. Mais pourtant, c’est ce que je compte faire. Notre milieu oscille entre un moral à 0 ou -1000, le travail parait ne plus exister. Cette crise joue avec nos nerfs, notre incompréhension, notre angoisse, aussi…Alors, en ce moment, ce n’est pas juste dur : c’est hardcore. Pourtant : j’ai espoir.
« Tu rêves Hilda ! »
Oui, justement, c’est bien ça ! Je rêve. Mais je travaille dur pour que ça se réalise… Pas de mensonges : je suis dans un bon jour au moment où j’écris ces mots… Du coup, je me suis dis que c’était bien d’en profiter pour vous expliquer pourquoi je crois que c’est possible de se réaliser en 2021, grâce à 2020. Et puis çet article me/nous fera des mots à lire et relire quand ça ira moins fort <3
La vérité éclate enfin…
Depuis que le virus dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom car-on-ne-sait-pas-quel-genre-il-a, est arrivé… J’ai l’impression que la vision romantique de nos métiers se fait la malle. Et ça… J’ai envie de dire tant mieux.
« Les artistes ne vivent donc pas d’amour et d’eau fraiche, mais bien de contrats, et de spectacles? »
Clap clap! Le métier, qui part de ma passion, est un choix de vie, peut-être pas commun, mais qui me demande surtout beaucoup de travail et d’engagement (et de détermination) !
(Vous commencez à le comprendre, si vous avez déjà lu quelques articles ici. )
Aucun-e danseur-se, chorégraphe, artiste vit de son art, discipline, par hasard. Alors, si cette crise permet au moins de ré-ancrer nos métiers dans la réalité : j’y vois de mon côté un premier espoir. Le romantisme sur nos métiers abîme tellement, le lien qu’on peut avoir avec les spectateurs. Comme si nous étions sous verre, et que notre monde était insaisissable… Alors que notre travail, est fait pour être vu !!!
Mais ça vaut aussi pour nous : l’idée qu’on se fait de nos métiers est parfois si loin de la réalité, que lorsqu’on est dans le concret: on finit par se demander si on est vraiment à notre place…
(Pour celles et ceux qui sont inscrits à la newsletter, j’ai pris du retard sur le dossier récap’ du sondage perdre l’envie de danser ! Je fais en sorte de vous l’envoyer en lien sur la prochaine 😉 )

2. Je ne suis pas inépuisable… ?
J’avais déjà eu la sensation de patauger dans la semoule, mais pas d’être épuisée. Thanks 2020 !
Être coupée de mon travail, qui est aussi un de mes moyens d’expression, mon lien social aussi… Au premier confinement, J’ai d’abord maintenu un certain entrainement grâce aux lives sur mon instagram.
Ça m’a d’abord fait un bien fou : plutôt moralement que physiquement d’ailleurs. Avoir des rendez-vous réguliers, échanger avec vous, cela m’a permis finalement de tenir le coup. Finalement le moment: « à quoi bon ? » m’a rattrapé et m’a épuisé. Et je sais, que je ne suis pas la seule dans ce cas-là. Ce moment m’a demandé de me poser et de réfléchir. (Vous vous rappelez quand je ne faisais plus que 2 lives par semaine au lieu de 7 ?)
J’ai donc pris la situation telle qu’elle était #teamjesuissonnée, et il a fallu que je me pose. Accepter de prendre mon temps pour essayer de réfléchir malgré la situation…. Qu’est ce que j’ai envie de faire, et surtout comment ? En quoi je crois profondément ?
…. Mais je suis renouvelable.
Depuis 2019, je mène le projet « First Last, la série dansée » en tant qu’interprète, mais surtout en tant que chorégraphe et réalisatrice. Dès janvier 2020, avec la compagnie Attention Paillettes, on a commencé à réfléchir à comment faire vivre le projet professionnellement. Et comme je vous l’expliquerai à travers une série d’articles dédiée au projet, pour vous raconter les coulisses, j’ai donc choisi de prendre le temps de développer « First Last » off stage, et croyez-moi… C’est un taf énorme !
Malgré la situation, où ma motivation se dirige plus vers le canapé que vers un training assidu, une nouvelle énergie est née en moi, me permettant de réaliser quelque chose que je n’avais jamais fait avant. (je veux pas trop me répéter, alors je vous raconterai en détail tout ça très vite… Patience).
Au 2èmeconfinement, je me suis connectée à mes sensations, et Je n’ai pas proposé des lives…Mais un journal dansé, en vidéo, improvisé, un peu comme un polaroïd en mouvement de l’humeur du jour. Et j’ai kiffé !
No pressure, just pleasure (ça aussi, on l’oublie souvent !)
4. Merci 2020
Je me serais évidemment passée d’angoisser pour le futur de mon travail. Le fait de ne plus pouvoir prendre mes proches dans les bras, de danser et vivre comme je l’entends… On aurait tous-tes préféré éviter cette année de non-travail, les mots difficiles à entendre sur nos métiers…et l’incapacité de se projeter trop loin !
Mais, voilà : cette année 2020, le temps d’arrêt forcé m’a beaucoup apporté. Grâce à cette année pratiquement sans travail, (sauf si 10 jours ça compte ?) Je :
- fais des choix décisifs pour mon futur.
- suis en train de me créer mon propre travail,
- oriente mes choix de vie personnels et professionnels, pour vivre en accord avec les valeurs qui me paraissent être essentiels à intégrer à mon quotidien.

Vivre plus doucement, créer et proposer vraiment, me renseigner et agir pour respecter l’environnement… Et rêver tout le temps !
J’ai compris qu’il est temps que j’aille vers mes rêves, mais genre vraiment. Pas de peut-être, pas de plus tard : maintenant.
Cette année passée , j’ai pû/dû imaginer et travailler autrement pour pouvoir me réaliser en 2021. J’ouvre donc les yeux sur le monde dans lequel je veux vivre, et comment je veux y contribuer. Ce sera en dansant et en créant! En assumant mes envies, et en travaillant pour les concrétiser. Le résultat ? On verra !
C’est le mouvement qui compte pour moi.
Il me parait essentiel à nos vies. Qu’il soit concret ou artistique, il nous permet d’évoluer. 11 ans de scènes, de castings, avec quelques oui, beaucoup de non, des contrats, de joie, de paillettes, de caméras, de pleurs, et de rires, de voyages, 3 ans d’écritures, de projets, de sondages, de collaboration. Maintenant, à moi de monter le volume, pour repartager tout ça, à ma façon. J’ai hâte, mais tellement hâte !
Alors, cet article ne rouvre pas les théâtres, ni ne relance l’économie culturelle (j’adorerai !) :
Mais j’y écris tout mon espoir. Je fais en sorte de me regarder en face. Bosser sur soi, c’est le plus dur les ami-e-s! Mais comme j’ai envie d’être sincère dans ce que je propose… Pas le choix. Cette démarche est pour moi, la plus importante de toutes, même si ce n’est pas la plus facile à vivre! Mais je crois en moi.
Et vous savez quoi ?
Je crois en vous aussi ! Parce qu’on a tous-tes quelque chose en nous ( de Tenessee ? « l’humour décapant Hilda » ) qui pétille, et ne demande qu’à prendre sa route. Alors en 2021, réalisons-nous grâce à ce qui s’est passé pour nous en 2020. Prenons nos rêves les plus fous par la main, et mettons-nous en mouvement pour les réaliser vraiment.
Oui, c’est possible, et oui, on en est capables.
Très belle et sincère année 2021 les biches!
Je vous embrasse fort et j’ai hâte de vous retrouver
